Le privilège intersectionnel des hommes hétérosexuels blancs valides dans les STEM - Etude

Selon une étude de l' »American Association for the Advancement of Science » conduite en 2022, l’une des hypothèses fondamentales de la recherche sur l’inégalité dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) est que les membres du groupe démographique le mieux représenté – les hommes blancs hétérosexuels valides (WAHM) – sont les seuls privilégiés dans les STEM.

À l’aide des données d’une enquête menée auprès de professionnels américains des STEM auprès de 25 324 personnes, cette étude examine si les « WAHM » sont mieux traités et mieux récompensés dans les STEM que les membres des 31 autres catégories intersectionnelles de sexe, de race, d’identité sexuelle et de handicap.

Indiquant des avantages systématiques accompagnant le statut de « WAHM », les « WAHM » font l’expérience de plus d’inclusion sociale, de respect professionnel et de possibilités de carrière, et ont des salaires et des intentions de persistance plus élevés que les professionnels des STEM dans 31 autres groupes intersectionnels.

Les analyses de décomposition montrent que ces avantages fonctionnent en partie comme des primes – des avantages liés au statut de WAHM qui ne peuvent pas être attribués à la variation du capital humain, de l’effort de travail et d’autres facteurs.

Cette étude montre à quel point il est important de mieux comprendre et de traiter les (dés)avantages intersectionnels dans les STEM afin de réduire la fracture numérique et lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes et qu’il ne s’agit pas d’un duel entre les hommes d’un côté et les femmes de l’autre.

Une inclusion et un diversification stagnante dans le domaine des STEM

La diversification des domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) a largement stagné au cours des deux dernières décennies, malgré des investissements nationaux et institutionnels substantiels visant à recruter et à retenir les populations sous-représentées (Fig 1, 2).

Cette tendance est préoccupante non seulement parce que des groupes plus diversifiés ont tendance à produire des solutions plus innovantes et créatives, mais aussi parce qu’elle indique que les STEM ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs d’équité en termes d’opportunités et de résultats.

Les chercheurs ont fait d’importants progrès dans la documentation de l’étendue et des formes de désavantages auxquels sont confrontés les femmes et les membres de groupes raciaux/ethniques minoritaires dans les STEM et ont commencé à démontrer que des désavantages similaires existent pour les personnes s’identifiant comme lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers (LGBTQ) et les personnes handicapées.

Ces recherches révèlent que l’inégalité dans les STEM n’est pas seulement une question de (sous-)représentation, mais qu’elle implique également des processus de marginalisation et de dévalorisation aux niveaux structurel, culturel et interpersonnel.